Amazonie
Depuis le début de notre voyage, nous souhaitions aller faire un petit tour en Amazonie. Beaucoup d’autres voyageurs croisés ces derniers mois nous ont venté l’Amazonie équatorienne qui présente l’avantage d’être facilement accessible et pas très cher. Un autre critère important était d’éviter le tourisme de masse. En faisant quelque recherche, on a retrouvé le contact de César, un Kichwa (à ne pas confondre avec Quechua) de la région de Tena. Deux potes rencontrés en Bolivie nous avaient parlé de César. Ils avaient été enchantés par leur séjour. Pas besoin de chercher plus, nous partons là-bas, avec Delphine et David. En plus s’est vraiment pas cher (150$ par personne pour 4 nuit, tout compris sur place) !
Les 2 premiers jours nous partons marcher dans la forêt amazonienne avec Ernesto (le frère de César) et Mamita, un ami de leur communauté. Nous espérions voir plein de serpents, des araignées énormes, et des anacondas mais finalement nous ne verrons qu’un petit serpent mort devant chez César et une mygale chez lui, mais nous n’oublierons pas ces 2 jours au cœur de la forêt et surtout la nuit que nous y avons passée ! Nous étions en pleine forêt, sur une petite plage au bord d’un rio et nous avons dormi sur des feuilles de bananier recouvertes d’une bâche, abrités de la pluie par une autre bâche. Pas fous, nous avions quand même apporté notre moustiquaire !
Il est l'heure de faire le lit...
Voici notre hotel
Avec plage privée
Après avoir installé le campement avec l’aide précieuse d’Ernesto qui sait tout faire avec sa machette, nous tentons de pêcher sans grand succès. Finalement Ernesto laisse sa ligne dans le rio persuadé d’attraper quelque chose puis en attendant que le gros poisson morde, nous avons mangé autour du feu de bois! En fait on n’avait pas vu le moindre poisson dans l’eau donc on n’y croyait qu’à moitié, en se disant que ce devait être une petite attraction pour nous occuper ! Sur les coups de 22h, dans la nuit noire, nous suivons Ernesto qui va voir si un poisson a mordu. On n’y croit toujours pas mais ça nous faisait marrer de marcher dans la nuit au milieu du rio (on n’avait pied bien sûr), éclairés seulement par notre lampe frontale. Et là Ernesto s’agite ! Il y a un beau poisson de 15cm de long pris dans son piège! Il le chope et le tue à coup de pierre. Il fallait voir Elo, toujours affamée, crier « Ernesto tu es mon héro!! » ; J’avoue j’étais un peu jaloux ! Mais quand même admiratif d’Ernesto!
Nous faisons bouillir immédiatement le poisson que nous nous partageons. En plus il était super bon, le feu de bois lui avait donné un bon petit goût de fumée. Après cela nous pouvons aller nous coucher en sachant qu’on risquait de ne pas beaucoup dormir à cause de tous les bruits de la forêt… Mais nous étions rassurés d’avoir Mamita et surtout Ernesto avec nous. Je pense que cet homme pourrait survivre seul quelques temps, sans rien (juste sa machette), dans la forêt amazonienne! Pour la petite histoire, Ernesto sait aspirer le venin des serpents. Ainsi, lorsque quelqu’un se fait mordre, il mâche des feuilles de tabac d’Amazonie, jusqu’à ce que cela fasse effet (qu’il commence à être un peu défoncé en gros…), cela doit le protéger du venin, puis il draine la victime pour ramener le venin au niveau de la morsure, avant d’aspirer le venin avec la bouche. Aujourd’hui il en est à 13 personnes qu’il a sauvé ainsi, et ça a toujours marché. Mais on flippait quand même d’avoir un serpent qui se glisse sous la moustiquaire et qui vienne nous chatouiller l’oreille dans la nuit… Sur les coups de 2h du matin, il s’est mis à pleuvoir très fort avec des éclairs qui tonnaient tout près de nous, ce qui a masqué les autres bruits et en fin de compte nous a permis de nous endormir pour de bon! Enfin, après avoir pensé que toutes les petites bêtes (surtout les serpents) allaient trouver abris sous notre bâche… On se fait vraiment beaucoup de films dans ces cas-là ! Finalement, nous nous réveillons sans problème le matin, et même en ayant relativement bien dormi. Le second jour de marche a été un peu plus fatiguant que le premier mais nous avons eu quelques petites attractions pour oublier la fatigue : manger des fourmis (ça a un bon goût de citron), jouer à tarzan avec des lianes, boire l’eau pure d’un arbre, goûter quelques fruits (cacao blanc, palmier qui a un petit goût de noisette …). C’était super intéressant de faire cette marche avec Ernesto qui connait très bien les plantes et les arbres de la forêt. Il a pu ainsi nous montrer que la forêt n’a rien à envier aux pharmacies ! D’ailleurs les gens de la communauté se soignent exclusivement comme cela.
Photo de groupe avec à gauche Mamita et à droite Ernesto
Le soir, de retour chez César, nous avons fait du chocolat. Il suffit de faire sécher le cacao 3 jours au soleil, enlever la première couche puis le faire cuire, le moudre, le refaire cuire, ajouter du lait et du sucre, remoudre le tout, et faire ses tablettes. On était assez content du résultat. Du coup on en a refait le lendemain mais cette fois-ci s’était un peu raté, Delph avait fait cramer le cacao!
Le cacao
Pour finir cette journée, nous avions demandé à Mamita de nous ramener sa petite réserve personnelle de « veinte y cinco », un alcool pure artisanal de canne à sucre, qui tient son nom de son prix (25 cents). Cet alcool est interdit à la vente parce que des jeunes se sont amusés à en boire vraiment beaucoup et ça s’est très mal terminé… Et c’est vrai qu’à petite quantité déjà ça attaque ! Mamita nous avait fait découvrir ce breuvage lors de la randonnée, nous expliquant que si on se faisait mordre par un serpent il fallait en boire pendant qu’Ernesto aspirait le venin. Mais au bout d’1h de marche Mamitta avait déjà tout bu…
Le dernier jour nous avons visité les alentours en pirogue. Pour commencer, César voulait nous montrer l’école de la communauté. Un moment très sympa, où les enfants nous ont chanté quelques chansons.
Ensuite nous sommes allés voir un petit musée présentant notamment les pièges utilisés par la communauté pour attraper des animaux et nous y avons testé la sarbacane. C’est plus grand que ce que je pensais (plus d’un mètre de long). Sans aucune prétention, nous avons été assez bons! Enfin le premier coup, puisque le second nous n’avons même pas atteint la cible!!
Tu devrais en prendre une encore plus grande pour te rapprocher de la cible !
Ensuite nous avons visité un centre zoologique qui récupère des animaux qui ont été enlevés à la nature pour être domestiqués illégalement, et ils essaient ensuite de les relâcher dans la forêt. Les cages étant au milieu de la forêt, certains singes en liberté viennent rendre visite à leurs cousins cloitrés dans leur cage.
Après cette visite, seul endroit où nous aurons croisé des touristes, nous avons mangé sur une petite plage, au milieu du rio, avant d’aller voir l’artisanat fait par la communauté.
Nous avons aussi cherché de l’or sur les bords du rio Napo… et nous en avons trouvé !! Enfin pas de quoi faire fortune, mais suffisamment pour qu’on se prenne vraiment au jeu.
Elle cherche...
Elle trouve...
... et ils se barrent avec le magot ! Depuis ce jour je n'ai plus revu Elo... Elle aurait été vue sur l'Amazone, au Brésil...
En fin de journée, nous sommes allés chez Mamita où sa femme nous a appris à faire la chicha, boisson traditionnelle de la Bolivie à l’Equateur (boisson fermentée faite à base de maïs dans la cordillère et à base de Yuka en Amazonie). Persuadés d’être devenu des « Vrais » après nos 2 jours en pleine forêt, nous sommes allés chez eux en tong et en short, en fin de journée… Malheureux ! Et les moustiques ??? Ça n’a pas loupé, on s’est fait bouffer par des toutes sortes d’insectes! Je me suis retrouvé avec une cinquantaine de boutons sur chaque pied (non je n’exagère pas, ne m’obligez pas à montrer la photo, ce serait indécent !).
Elo apprend à faire une maison
Préparation de la Chicha
Le lendemain, nous repartons, direction Quito où nous prenons un bus le lendemain (le 21 avril) pour la Colombie. Nous aurons passé un super séjour en Amazonie, dans les conditions que nous voulions, avec des gens très attachants et très intéressants, au milieu d’une nature magnifique, loin du tourisme de masse. Si vous êtes intéressés un jour pour aller faire un tour en Amazonie en Equateur, allez chez César, c’est une aventure inoubliable, authentique. Il suffit de taper cabanes Nanambiiki sur internet, l’appeler et y aller !
Quelques petits insectes... on est loin de l'anaconda !
Fourmi Conga. Elle fait environ 2cm et si elle pique ça fait très mal pendant 24h...
Un beau et grand papillon bleu
Une petite surprise avant d'aller se coucher
